vendredi 18 juin 2010

Aux Feuillantines

Mes deux frères et moi, nous étions tout enfants.
Notre mère disait: jouez, mais je défends
Qu'on marche dans les fleurs et qu'on monte aux échelles.

Abel était l'aîné, j'étais le plus petit.
Nous mangions notre pain de si bon appétit,
Que les femmes riaient quand nous passions près d'elles.

Nous montions pour jouer au grenier du couvent.
Et là, tout en jouant, nous regardions souvent
Sur le haut d'une armoire un livre inaccessible.

Nous grimpâmes un jour jusqu'à ce livre noir ;
Je ne sais pas comment nous fimes pour l'avoir,
Mais je me souviens bien que c'était une Bible.

Ce vieux livre sentait une odeur d'encensoir.
Nous allâmes ravis dans un coin nous asseoir.
Des estampes partout ! quel bonheur ! quel délire!

Nous l'ouvrîmes alors tout grand sur nos genoux,
Et dès le premier mot il nous parut si doux
Qu'oubliant de jouer, nous nous mîmes à lire.

Nous lûmes tous les trois ainsi, tout le matin,
Joseph, Ruth et Booz, le bon Samaritain,
Et, toujours plus charmés, le soir nous le relûmes.

Tels des enfants, s'ils ont pris un oiseau des cieux,
S'appellent en riant et s'étonnent, joyeux,
De sentir dans leur main la douceur de ses plumes.

mercredi 16 juin 2010

Le vent avait chassé la pluie aux larges gouttes,
Le soleil s'étalait, radieux, dans les airs,
Et les bois, secouant la fraîcheur de leurs voûtes,
Semblaient, par les vallons, plus touffus et plus verts !

Je montai jusqu'au temple accroché sur l'abîme ;
Un bonze m'accueillit, un bonze aux yeux baissés.
Là, dans les profondeurs de la raison sublime,
J'ai rompu le lien de mes désirs passés.

Nos deux voix se taisaient, à tout rendre inhabiles ;
J'écoutais les oiseaux fuir dans l'immensité ;
Je regardais les fleurs, comme nous immobiles,
Et mon coeur comprenait la grande vérité !

lundi 7 juin 2010

La naissance conjointe de la pédiatrie et de la psychanalyse à la fin du XIXe siècle, puis les travaux de Henri Wallon et Jean Piaget, ont fait de l'enfant un individu à part entière avec des besoins et des désirs. Aujourd'hui, le nombre d'enfants qui consultent un pédopsychiatre est en nette augmentation et le plus petit écart à la norme est vécu dans l'angoisse par bien des parents : le moindre enfant un peu turbulent fait par exemple craindre aux parents et aux enseignants la possibilité d'un trouble déficit de l'attention/hyperactivité. Si la question du bien être de l'enfant est au premier plan, l'enfant-roi des années 1970 à la Dolto a fait long feu, et le rétablissement d'une certaine autorité bienveillante semble de mise. En témoigne la parution quasi-simultanée de deux ouvrages, écrits par deux spécialistes de l'enfance qui, bien qu'ayant une formation et des modèles théoriques fort différents, arrivent peu ou prou à la même conclusion : un enfant heureux, ce n'est pas un enfant qui ne manque de rien, mais un enfant qui, grâce à l'éducation donnée par ses parents, est équipé pour faire face au manque.

mercredi 2 juin 2010

Après avoir pris un douloureux coup de soleil la semaine dernière, me voilà d'attaque pour une balade en forêt. Le pied ! Cela fait si longtemps ! Quand je suis, comme cela, en manque d'air pur, j'ai l'impression de revivre après une journée à la campagne...